Il est 21h30. Une panne électrique survient dans un hôtel du centre-ville de Toulouse. Les couloirs plongent dans le noir. Un client, désorienté, tâtonne pour trouver la sortie. Dans un restaurant voisin, un départ de feu en cuisine coupe le courant. Sans lumière, les serveurs ne parviennent pas à guider les clients vers les issues de secours. Dans un immeuble de bureaux de Montaudran, un employé reste bloqué dans un escalier obscur pendant une évacuation.
Ces scénarios ne sont pas fictifs. Ils illustrent un risque réel : l’absence d’éclairage en cas d’urgence. Heureusement, un dispositif simple et réglementairement obligatoire existe pour y remédier : le bloc de secours, aussi appelé BAES (Bloc Autonome d’Éclairage de Sécurité) ou BNS (Bloc Non Sécurisé, selon la fonction).
À Toulouse, où les ERP, les immeubles de bureaux et les logements collectifs sont nombreux, l’installation et la maintenance de ces équipements ne sont pas optionnelles — elles sont vitales. Cet article vous explique tout : ce qu’est un bloc de secours, quand il est obligatoire, comment le choisir, l’entretenir, et pourquoi sa conformité est particulièrement cruciale dans le contexte toulousain.
1. Qu’est-ce qu’un bloc de secours ?
Un bloc de secours est un luminaire autonome équipé d’une batterie de secours qui s’active automatiquement en cas de coupure de courant. Il a pour mission d’assurer un éclairage minimal mais suffisant pour permettre :
- L’évacuation sécurisée des occupants
- L’accès des secours aux zones à risque
- La visibilité des équipements de sécurité (extincteurs, issues, etc.)
Il existe deux grandes familles :
a) BAES – Bloc Autonome d’Éclairage de Sécurité
- S’allume automatiquement lors d’une coupure.
- Éclaire les cheminements d’évacuation, les issues de secours, les obstacles (marches, paliers).
- Doit fournir un éclairage d’au moins 1 lux au sol pendant 1 à 3 heures (selon la catégorie du bâtiment).
b) BAEH – Bloc Autonome d’Éclairage pour l’Habilitation
- Permet de maintenir une activité critique (ex. : salle de contrôle, centrale électrique).
- Moins courant dans les ERP classiques, plus utilisé dans l’industrie.
Dans la pratique courante à Toulouse, on parle surtout de BAES.
2. Le cadre réglementaire : une obligation stricte
En France, l’éclairage de sécurité est encadré par :
- L’arrêté du 25 juin 1980 (modifié) : impose l’éclairage de sécurité dans tous les ERP.
- La norme NF EN 1838 : définit les exigences techniques (intensité lumineuse, autonomie, temps de basculement).
- Le Code du travail (article R4227-30) : exige un éclairage de sécurité dans les lieux de travail comportant des locaux à sommeil ou des risques particuliers.
- L’arrêté du 26 octobre 2009 : précise les règles pour les immeubles d’habitation.
À Toulouse, ces textes sont appliqués rigoureusement par :
- La préfecture de Haute-Garonne
- Le SDIS 31
- Les commissions de sécurité locales
Non-conformité = risque de fermeture, d’amende, ou de responsabilité en cas d’accident.
3. Quels bâtiments sont concernés à Toulouse ?
L’obligation d’installer des blocs de secours concerne :
a) Tous les ERP (Établissements Recevant du Public)
Quelle que soit leur catégorie (1 à 5), y compris :
- Restaurants, bars, cafés
- Hôtels, auberges
- Commerces, boutiques
- Salles de spectacle, cinémas
- Écoles, crèches, centres de loisirs
- Salles de sport, piscines
b) Les IGH (Immeubles de Grande Hauteur)
Définis comme des bâtiments dont le plancher bas du dernier niveau est à plus de 50 mètres du sol (résidentiels) ou 28 mètres (bureaux). Toulouse compte plusieurs IGH, notamment dans le quartier de Borderouge.
c) Les lieux de travail
- Bureaux de plus de 50 personnes
- Ateliers, entrepôts, locaux industriels
- Locaux avec risques spécifiques (chimie, électricité, machines dangereuses)
d) Les immeubles d’habitation collectifs
Depuis 2015, les parties communes (cages d’escalier, halls, parkings) des immeubles de plus de 15 logements doivent être équipées d’un éclairage de sécurité.
4. Où installer les blocs de secours ?
La réglementation fixe des emplacements obligatoires :
- Au-dessus de chaque issue de secours
- À chaque changement de direction dans les couloirs
- Aux intersections de dégagements
- Devant les escaliers (haut et bas de volée)
- Devant les obstacles (marches, seuils, portes coupe-feu)
- Dans les locaux de plus de 60 m² sans ouverture extérieure
- Dans les sanitaires collectifs
À Toulouse, les bâtiments anciens (immeubles haussmanniens, maisons à colombages) posent souvent des défis : murs épais, absence de gaines électriques, hauteurs sous plafond variables. Une étude préalable est donc essentielle.
5. Les caractéristiques techniques obligatoires
Un bloc de secours conforme doit respecter :
Autonomie minimale :
- 1 heure pour les ERP de 5e catégorie
- 3 heures pour les ERP de 1re à 4e catégorie, les IGH et les lieux de travail à risque
Temps de basculement : ≤ 0,5 seconde après la coupure
Éclairement minimal :
- 1 lux sur le cheminement d’évacuation
- 5 lux devant les issues de secours
Signalisation : les blocs doivent porter la mention « SÉCURITÉ » en blanc sur fond vert (norme ISO 7010)
Alimentation : raccordée en permanence au réseau électrique (pas de prise murale standard)
6. Entretien et vérifications : une obligation continue
Un bloc de secours installé n’est pas suffisant. La réglementation impose un entretien rigoureux :
a) Vérification mensuelle
- Test de fonctionnement (bouton poussoir)
- Vérification visuelle de l’état (fissures, corrosion, voyants)
b) Vérification annuelle
- Test d’autonomie complète (décharge de la batterie)
- Contrôle de l’éclairement (avec luxmètre)
- Nettoyage des optiques
- Remplacement des batteries usagées
c) Révision tous les 5 ans
- Contrôle approfondi par un professionnel agréé
- Mise à jour si non-conformité aux normes en vigueur
À Toulouse, de nombreux ERP sont sanctionnés lors de contrôles car leurs blocs sont poussiéreux, hors service, ou non testés depuis des années.
7. Les erreurs fréquentes observées à Toulouse
Lors de nos audits dans la région, nous constatons régulièrement :
- Blocs installés trop haut (> 2,50 m), rendant le test impossible
- Batteries gonflées ou fuyantes (risque d’incendie !)
- Optiques jaunies réduisant l’éclairement de 50 %
- Absence de blocs dans les sous-sols ou les parkings
- Utilisation de lampes de chantier comme « solution temporaire » (illégal)
- Non-respect de l’autonomie (blocs de 1h installés dans un hôtel de 3e catégorie)
Ces négligences peuvent sembler techniques, mais elles ont des conséquences humaines directes.
8. Le lien avec les autres équipements de sécurité
Le bloc de secours ne fonctionne pas seul. Il s’intègre dans un système global :
- Avec le plan d’évacuation : les flèches doivent être visibles grâce à l’éclairage de sécurité.
- Avec les extincteurs : ils doivent être repérables dans l’obscurité.
- Avec les trappes de désenfumage : l’éclairage guide vers les zones de refuge.
- Avec l’alarme incendie : le déclenchement peut être couplé à l’activation forcée des BAES.
À Toulouse, les ERP modernes intègrent souvent les BAES dans une Gestion Technique Centralisée (GTC), permettant une surveillance en temps réel.
9. Cas concret : un bloc de secours qui a fait la différence
En février 2024, une panne électrique a frappé un centre commercial de Labège (banlieue toulousaine) en pleine heure de pointe. Grâce à un parc de BAES récemment mis aux normes, les 1 200 personnes présentes ont pu évacuer calmement en 8 minutes, sans incident. Les caméras de sécurité ont montré que les clients suivaient naturellement les lumières vertes vers les sorties.
L’enquête a révélé que sans ces blocs, la panique aurait pu provoquer des bousculades dans les escaliers mécaniques désactivés.
10. Pourquoi choisir un prestataire certifié APSAD R4 ?
Faire appel à une entreprise certifiée APSAD R4 (niveau couvrant les équipements d’extinction et d’éclairage de sécurité) garantit :
- Une conception conforme à la réglementation
- Des matériels de qualité (batteries longue durée, optiques anti-jaunissement)
- Un entretien traçable (étiquettes, rapports numériques)
- Une réactivité en cas de panne
- Une reconnaissance par les assureurs
À Toulouse, plusieurs sociétés locales détiennent cette certification, offrant des services complets : audit, installation, maintenance, formation.
11. Checklist : vos blocs de secours sont-ils conformes ?
Posez-vous ces questions :
- ✅ Sont-ils installés au-dessus de chaque issue ?
- ✅ L’autonomie est-elle adaptée à la catégorie de votre ERP ?
- ✅ Un test mensuel est-il réalisé et archivé ?
- ✅ Les optiques sont-elles propres et transparentes ?
- ✅ Les batteries ont-elles moins de 4 ans ?
- ✅ Un professionnel agréé intervient-il chaque année ?
Si une réponse est « non », votre établissement est en situation de non-conformité.
12. Conclusion : ne laissez pas l’obscurité décider de votre sécurité
À Toulouse, ville dynamique mais dense, où les risques d’incendie sont amplifiés par l’âge du bâti et l’activité économique, l’éclairage de sécurité n’est pas un détail. C’est un filet de protection invisible qui se révèle essentiel au moment critique.
Un bloc de secours bien installé, bien entretenu, c’est la garantie que, même dans le noir total, chacun saura où aller — et comment y arriver en sécurité.
N’attendez pas la panne ou l’incendie pour découvrir que vos équipements ne fonctionnent pas. Anticipez. Vérifiez. Maintenez.
